Foret malgache

Les forêts et les fourres Malgaches

Fourrés épineux typiques à l’étage sub-aride

Il n’existe pas de réelle saison des pluies, celles-ci n’étant qu’occasionnelles. La pluviométrie annuelle ne dépasse pas 500 mm en certains endroits du Sud Ouest. Si de grands arbres sont encore rencontrés par endroit comme les baobabs ou les tamariniers, la végétation forme un fourré épineux.

Ce fourré est plus ou moins haut, dominé par les plus grandes espèces de la famille des Didieracées ou par des euphorbes au latex blanc, typiques du sud. Parmi les autres éléments remarquables, notons les pachypodes dont certaines espèces peuvent atteindre plusieurs mètres de haut en rappelant les baobabs, ou les kalanchoes (prononcez “Kalankoé”) dont certaines espèces sont localement appelées “grandes oreilles” pour traduire l’étrange forme des grandes feuilles épaisses.

Le long des plus grands fleuves, une forêt galerie peut se développer et elle sera alors dominée par les tamariniers dont les fruits sont appréciés par le Lemur catta. Flore et faune du Sud de Madagascar sont particulières et si les Didieracées peuvent rappeler certaines plantes des déserts mexicains, le fourré épineux du sud de Madagascar est unique au monde, par sa physionomie mais aussi par les formes de vie tellement particulières qu’il abrite.

Forêts caducifoliées à l’étage sec et en quelques endroits de l’étage sub-aride.

Sur la côte occidentale, la saison sèche est marquée et dure plusieurs mois entre avril-mai et novembre-décembre. Les forêts naturelles sont à présent rares mais présentent un cortège d’arbres bien particulier. La plupart des arbres et des buissons perdent leurs feuilles pendant la saison sèche.

Les forêts rencontrées sur les terrains calcaires des “Tsingy” rappellent un peu les forêts pluviales de la côte orientale, avec de grands arbres poussant dans des conditions plus humides. C’est dans ces endroits que se trouvent notamment les populations naturelles duFlamboyant, arbre endémique de Madagascar qui a été exporté partout dans le monde comme arbre d’ornement.

Aux altitudes moyennes, entre 800 m et 1 400 m environ, le sol forestier est généralement moins profond et les températures baissent. On y rencontre encore de grands arbres mais la forêt est moins haute, la canopée ne dépassant pas 20 mètres sauf aux endroits les moins exposés comme dans les fonds de vallées. Le sous-bois est généralement plus dense, les arbres sont couverts de mousses et de lichens.

Les plantes poussent sur les plantes, fougères, orchidées et autres épiphytes qui ne sont pas des parasites en n’utilisant les arbres que comme support, sont nombreuses. Les bambous et les lianes sont plus communément rencontrées aux altitudes moyennes. Les fougères privilégient les endroits les plus humides, elles sont arborescentes en pouvant atteindre une vingtaine de mètres de haut, terrestres ou épiphytes en formant parfois de véritables bouquets sur les branches des plus grands arbres.

Aux altitudes supérieures, généralement au-delà de 1 800 m, les conditions sont plus dures, les températures baissent en même temps que les écarts entre les températures diurnes et nocturnes se creusent. Les sols sont encore moins profonds et la végétation est plus exposée aux vents et à l’ensoleillement. La forêt est bien plus basse, les arbres peuvent appartenir aux mêmes espèces qu’à basse altitude mais se développent différemment. Ils sont souvent noueux, rabougris et buissonnants. Leurs feuilles sont cireuses, petites et parfois réduites à l’état d’épines. La végétation à ces altitudes est “sclérophylle” et les espèces de la famille des Ericacées sont communes.

Forêts sempervirentes aux étages humide et sub-humide
La côte orientale reçoit les nuages apportés par l’alizé austral et ceux des orages en saison chaude, de novembre-décembre à avril-mai. La saison sèche est peu marquée et ne dure parfois qu’un mois. Des forêts humides à sub-humides et sempervirentes sur la côte orientale ainsi que sur la côte Nord Ouest, dans le Sambirano derrière le massif du Tsaratanana. Chaque parcelle de forêt est bien sûr particulière mais globalement les changements des forêts naturelles s’observent dans la composition et la structure en fonction de l’altitude ; plus l’altitude est élevée, moins la forêt est haute. Aux altitudes supérieures à 2 000 m, la forêt est parfois remplacée par un fourré de montagne.

La forêt pluviale de la côte orientale répond parfaitement aux images des forêts “tropicales”. Elle est sempervirente, c’est à dire toujours verte. Les plus grands arbres sont rencontrés à basse altitude, en dessous de 800-1 000 m d’altitude selon les endroits. Les sols sont profonds, l’humidité est importante et la litière forestière est épaisse. La canopée est haute, et ces forêts abritent le plus grand nombre d’espèces de plantes et d’animaux. Juste derrière le rivage, en certains endroits un type de forêt particulier s’est développé sur des terrains sableux : la forêt littorale qui n’est plus représentée que par quelques parcelles comme près de Fort-Dauphin ou sur la presqu’île Masoala.

Fourré de montagne sur les plus hauts sommets

Sur certains “toits” des plus grandes montagnes, au sommet du Tsaratanana, du Marojejy, dans l’Andringitra ou dans l’Andohahela, la forêt est remplacée par un fourré de montagne. Ces sommets sont extrêmement secs et les conditions climatiques et de vie sont les plus rudes. Peu d’animaux sont rencontrés dans les fourrés de montagne. Des feux accidentels ont détruit la végétation naturelle des sommets du Tsaratanana et de l’Andohahela mais le fourré de montagne du Marojejy est toujours intact. A plus de 2 000 m d’altitude, des buissons, des palmiers nains et des orchidées uniques peuvent être rencontrés.

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