A l'origine : le Gondwana
LA DISLOCATION DE LA PANGEE
Les plaques lithosphériques, qui formaient un continent unique appelé La Pangée, commencent à se disloquer au début du carbonifère supérieur en deux grands sous-ensembles : (Laurasia [qui regroupait les continents Europe, Asie et Amérique du Nord] au Nord et Gondwana au Sud). C'est le début du réarrangement des continents, qui donnera le visage actuel de la Terre.
LE GONDWANA
Rassemblement en un seul tenant et dans l'hémisphère Sud de continents entre le carbonifère supérieur (vers 300 millions d'années) et le jurassique inférieur (vers 200 millions d'années) et comprenant l'Inde péninsulaire, l'île de Madagascar, l'Afrique, l'Australie, l'Amérique du Sud et l'Antarctide.
Les séries géologiques du Gondwana sont caractérisées à la base par des formations glaciaires à galets striés (tillites) de la fin du carbonifère. Au permien inférieur, les glaciers disparaissent et une flore à Glossopteris (espèce fossile de fougères) avec formation de lits de charbon commence à prospérer, témoignant d'un climat humide, ainsi qu'une faune particulière de reptiles. Au permien supérieur, le climat change à nouveau et devient désertique avec l'apparition de dépôts rubéfiés.


L’immigration malayo-polynésienne et indonésienne
Ces "proto-malgaches" seraient arrivés tout d'abord d'Indonésie et du sud-est asiatique et auraient abordé Madagascar par l'ouest et le nord-ouest. D'après une hypothèse, certaines de ces populations se seraient d'abord établies dans l'archipel des Comores avant de gagner la Grande- Ile. La tradition orale place les "Vazimba" comme les premiers habitants de l'île. (Ils pourraient donc être ces premiers immigrants). A. Grandidier a pu en 1869 voir les derniers vestiges de cette société Vazimba dans les gorges du Manambolo (ouest de Madagascar) et déclare : "Il résulte de tout ce que j'ai vu et appris que par leurs mœurs, par leur langue et par leurs traditions, les Vazimba se rattachent à la grande famille malgache dont l'origine indonésienne me semble démontrée" (dans Revue, notes, reconnaissances et explorations tome V, 2e sem. 1903, p.101, Tananarive. Imp. officielle). "En réalité, il n'y a lieu de faire aucune distinction ethnique entre les Merina et les Vazimba. Dans la plupart des cas, ceux qu'on appelle Vazimba sont simplement les plus lointains ancêtres du clan établi dans le pays" (d'après C. Renel "Ancêtres et Dieux" Bulletin de l'Académie Malgache 1920, 1921, P 41.) "Dia olona hiany tahak izoa olona izoa". C’étaient des gens comme ceux d'aujourd'hui. D'après. "Tantara ny Andriana eto Madagasikara" trad. orales malgaches recueillies par R.P. Callet - 1908. Tananarive. Ces populations Vazimba furent d'ailleurs combattues et absorbées par des vagues plus récentes d'immigrants Indonésiens qui occupèrent les plateaux centraux de l'île.Les XVIIe et XVIIIe siècle


La première république sera présidée par Philibert Tsiranana (photo Jeune Afrique) de 1960 à 1972. Sa politique concilia une idéologie sociale-démocrate et une économie libérale. Les moyens de production resteront sous la tutelle du secteur privé. Le multipartisme ne sera jamais remis en question. Pourtant en 1970, face à une stagnation du développement, la contestation gagne certaines régions du pays. Un soulèvement dans le sud est sévèrement réprimé en 1971. Puis un mouvement étudiant entraîne la chute du pouvoir. Les années 1972 - 1975 marqueront elles, la transition vers le socialisme révolutionnaire et le nationalisme dont la "malgachisation" est le fer de lance. C'est en décembre 1975 que Didier Ratsiraka, alors candidat unique est élu Président de la République. Une nouvelle constitution ouvre la voie à la II ème République. Les principaux axes de la politique suivie par Ratsiraka et l'AREMA (parti présidentiel) à cette époque, peuvent se résumer par une politique étrangère privilégiant les relations avec les pays du "bloc de l'Est" (U.R.S.S., Corée du Nord…) et la nationalisation des principaux secteurs de l'économie (banques, assurances, industries) qui est également un des faits marquants de la 2 ème République. Le 27 mars 1993, Albert Zafy, élu démocratiquement, est devenu le 3ème Président de la République Malgache. Le 6 Août 1993 marque la fin de la transition et l’avènement de la III ème République reposant sur une nouvelle constitution.


L
a musique est une des composantes essentielles de la culture et de l'expression populaire malgache. Elle est omniprésente, que ce soit à l'occasion de fêtes familiales ou communautaires (mariages, bals populaires) ou bien lors des cérémonies religieuses et traditionnelles (messes, exhumation, « tromba », circoncision).
La musique prolonge la vie sociale et culturelle de la communauté. Ainsi dans le Sud-ouest de l'île, les villageois se regroupent et improvisent sur des instruments locaux tels le Marovany (xylophone malgache), l'Antranatrana ou le Korintsana (percussion). Ce dernier donne le tempo et symbolise la vie et le temps qui passe. Sur cette base, les chants seront alors improvisés. Sur les Hautes Terres, les « Hira Gasy » sont des chansons traditionnelles basées sur la morale, reprenant des proverbes, accompagnées d'instruments à vent et d'une sorte de tambour, l'Aponga qui donne la cadence.
En pleine brousse, nous pouvons être surpris de découvrir des instruments de musique, copies de guitares électriques, taillées dans des bois locaux et utilisant pour toute corde du fil de pêche en nylon ! Les mécanismes sont, eux, fabriqués avec des bouts de ferraille de récupération.
Le tout produisant des sons justes !! En pays Sakalava, les séances de « Tromba » où l'on invoque les ancêtres défunts, se pratiquent en accord avec des chants d'appel accompagnés d'une mélodie à l'accordéon et de rythmes saccadés par les battements des mains des assistants. Toujourds en pays Sakalava, le « kilalaka » est très populaire : c’est à la fois une musique et une danse très rythmée pratiquée par les « dahalo » (voleurs de zébus) pour brouiller leurs traces.

Que ce soient les objets usuels de la vie de tous les jours, mais aussi les jeux, les instruments de musique ou les objets ornementaux à caractère sacré ou artistique, l'artisanat malgache est riche en matières naturelles...
La faculté de tirer partie de son environnement y a engendré une multitude d'objets aux formes et aux couleurs originales. Aujourd'hui le phénomène mondial du retour à la nature et aux matériaux authentiques place Madagascar parmi les pays à fort potentiel artisanal.
Procédé séculaire inventé par les premiers migrants arabes pour retranscrire le Coran fortement endommagé par la traversée en mer lors de leur migration, et actuellement l’un des fleurons de l’artisanat malgache, le papier Antemoro est redécouvert au début du siècle par Pierre Mathieu qui avait créé une entreprise à Ambalavao, toujours en fonctionnement. Le papier est fabriqué à partir de la pâte d’un mûrier sauvage appelé Avoha, de son nom scientifique Bosqueia danguyana, qui pousse dans tout le corridor forestier formant la façade orientale de Madagascar. Entièrement réalisé à la main et séché « au clair de lune », le papier est de couleur blanc écru. Relativement épais et granuleux, on y incruste parfois des fleurs séchées très décoratives. Son utilisation couvre la reliure, les papiers à lettres, enveloppes, les abats jours, la tapisserie.
Le papier « Antemoro »

Le Fanorona (prononcer Fanourne) est un jeu de société combinatoire abstrait indigène à Madagascar (source : Wikipédia).On dit qu’il est typiquement malgache, attribué à l'imagination fertile du prince Andriantompokoindrindra(vers 1600) d’Ambohimalaza.
Toutefois, le diagramme du fanorona présentant des similitudes avec celui du jeu de l'Alquerque tendrait à rendre plus probable l'hypothèse d'un jeu apporté vers 1300 après JC par les marchands arabes sur l'île, puis transformé par ses habitants. Le diagramme du fanorona ressemble en effet à une juxtaposition de 2 diagrammes de l'Alquerque.
L’Alquerque est originaire de l’Egypte antique (1000 avant JC), pratiqué dans tout le Moyen-Orient. Il est arrivé en Europe par la péninsule ibérique et a donné naissance au jeu de dames.
Plusieurs diagrammes taillés à même le roc ont été retrouvés dans la région d'Antananarivo, notamment celui d'Alasora, l'un des plus anciens (entre 1500 et 1600) et à Ambohimanga.
Le fanorona est un jeu d'initiation à la stratégie de guerre et selon les croyances ancestrales, un moyen de divination ou d'augure : le vainqueur d'une partie saurait exercer le pouvoir ou réussirait dans sa future entreprise, le vaincu obtenant par la même un présage d'échec.
Comme dans l’Alquerque, le gagnant est celui qui capture tous les pions de l'adversaire ou les empêche de se déplacer.


Sport traditionnel Betsileo né dans l’Amoron’i Mania (Ambositra), le Savika est une espèce de corrida
qui consiste à lutter à mains nues contre un zébu, en s’agrippant à la bosse ou aux cornes de l’animal. Le but n’est pas de blesser ni de tuer l’animal, mais de prouver sa propre force.
C’est un rite... ... que doit passer avec succès un jeune homme pour qu’il soit accepté en tant qu’homme responsable au sein de la communauté.
La technique du savika se transmet de père en fils. Le zébu tient une place symbolique dans la société rurale malgache ; il est de tous les évènements : funérailles, « famadihana » (exhumation) et autres rituels traditionnels. Il est également le compagnon essentiel durant les travaux des champs : piétinement des rizières, traction des charrues et araires… Le père de famille confie à son fils le soin de garder le troupeau, il doit observer le comportement de chaque animal et apprendre à le connaître. Le jour où il doit passer au savika, il doit prouver qu’il est un devenu un homme, et en tant que tel apte à prendre ses responsabilités au sein de la famille et de la communauté.
Actuellement, le savika se popularise et est une des attractions principales lors des festivités de Pâques et de Pentecôte.

- Le Ranon’ampango ou Ranovola
C'est « l'eau de riz » produite en faisant bouillir de l'eau avec le reste du riz brûlé et collé au fond de la marmite. Efficace contre les problèmes de déshydratation et contre les diarrhées. C'est un bon moyen de boire une eau rendue salubre.
Dans la plupart des villages de la côte, on trouve ce qu'on appelle du « Trembo » qui est en fait du vin de palme. Sa fabrication est tout à fait simple puisqu'il s'agit de recueillir un liquide, à partir des jeunes fruits des cocotiers et de le laisser fermenter. Il faut s'habituer à l'odeur de fermentation et à l'alcoolémie qui augmentent très rapidement avec la chaleur !
- Le Toaka Gasy
« Toaka gasy » signifie alcool malgache c'est-à-dire un alcool de fabrication locale et artisanale. Ce « tord-boyaux » est souvent distillé clandestinement en brousse à partir de composants divers mais surtout à partir de la canne à sucre. Seule différence avec l’alcool de canne que nous connaissons : les paysans ne maîtrisent pas le pourcentage d’alcool contenu dans la boisson : un litre de ce breuvage peut atteindre jusqu’à près de 75% d’alcool pur (75°), ce qui peut être très dangereux pour le consommateur non averti.
- Le Betsabetsa
Vin de palme produit essentiellement sur la côte Est à partir des fruits et de l’écorce. On en trouve dans la plupart des petites épiceries de brousse.

Le riz : l'aliment de base
Lorsqu'on évoque la cuisine malgache, il est impossible de ne pas citer en premier lieu son élément de base : le riz. Cette céréale est l'essence même de chaque plat dont les accompagnements, plus ou moins étoffés, gravitent autour. Le « vary » marque son empreinte au plus profond de la société malgache.
Tout d'abord, à travers le paysage où près de 3/4 des terres cultivées sont occupées par des rizières. Puis avec le travail, les fêtes, les repas, il rythme chaque jour. Le Malgache détiendrait le record du monde en matière de consommation de riz ! Il en consommerait près de 135 kg par an.
Quelques plats typiques
- Le Romazava On peut dire que c'est le plat typique malgache. Romazava signifie « bouillon clair ». C'est en fait un bouillon composé de quelques verdures appelées « brèdes » et parfois d'un peu de viande qui forment l'accompagnement d'une grosse assiette de riz. Dans les restaurants, le Romazava est plus ou moins amélioré et agrémenté de viande de poulet ou de porc. - Le Ravintoto C'est un plat à base de feuilles de manioc pilées, de morceaux de viande (zébu ou porc) et quelquefois mélangé à du lait de noix de coco (sur la côte). Les malgaches le préfèrent surtout avec de la viande de porc bien grasse (attention au cholestérol !) Les légumes accompagnent aussi le riz dans l’alimentation des malgaches. Pommes de terre, carottes, betteraves, choux, haricots… poussent à profusion sur les hautes terres centrales. Maïs, manioc, patates douces, ignames servent de compléments alimentaires durant la période de « soudure » (pendant l’hiver austral) où la culture de riz s’arrête.On ne peut pas parler de Madagascar sans parler des lémuriens : ensemble de mammifères primates constituant un sous-ordre, également appelés prosimiens, se situant entre les mammifères insectivores et les singes. La plupart, comme les lémurs et l’aye-aye, vivent exclusivement à Madagascar, mais d’autres espèces se rencontrent également dans certaines forêts tropicales africaines (c’est le cas des galagos) ou asiatiques (pour les tarsiers ou les loris).
Les invertébrés (animaux sans vertèbres) représentent environ 95% de toutes les espèces animales présentes sur la Terre. A partir de la séparation du Gondwana, un nombre incroyable d’invertébrés ont évolués à Madagascar.
Aujourd’hui personne ne connaît vraiment leur nombre, mais celui-ci serait supérieur à 100 000.
Cette petite section ne propose donc qu’un aperçu des formes aussi bizarres que merveilleuses que l’on trouve à Madagascar.
Un observateur rencontrera un grand nombre de ces animaux dans les forêts malgaches. C’est toujours utile de chercher au dessous des pierres et troncs pourris (en faisant quand-même attention aux scorpions et aux scolopandres), regardant avec attention dans les feuilles et sur les troncs, surtout pour chercher les insectes mimétiques. Les phasmes se confondent aux petites branches et aux mousses.
Dans les forêts pluviales de l’Est, on peut citer la présence de millepattes ou iules qui sont très colorés (jaunes, rouges), caractère qui indique que ces invertébrés sont toxiques pour de potentiels prédateurs. Les scorpions comptent parmi les rares animaux dangereux pour l’homme (rarement mortels).
Ils sont actifs surtout la nuit alors que le jour ils restent cachés au dessous des pierres et dans les anfractuosités du sol. Les espèces les plus communes appartiennent au genre Grosphus.

Les amphibiens malgaches sont représentés uniquement par les grenouilles qui font partie de l’ordre des Anura (“sans queue”). Il n’y a donc ni triton, ni salamandre (ordre Urodela, typique de l’ Hémisphère Nord).
Les grenouilles malgaches se sont diversifiées depuis la séparation de Madagascar du continent “Gondwana” puisque l’on recense aujourd’hui plus de 170 espèces différentes.
Seulement trois familles de grenouilles vivent à Madagascar :
- Les Ranidés
- Les Microhylidés
- Les Hyperoliidés, dont 99% des espèces sont endémiques.Les grenouilles Les Ranidés sont représentés par trois sous-familles : les Raninés, les Mantellinés et les Rhacophorinés. Les Raninés sont constitués par l'espèce Ptychadena mascareniensis, qui, par sa morphologie et son comportement, s’apparente aux grenouilles de l’ Hémisphère Nord. Laliostoma labrosum est une espèce du Sud et de l’Ouest malgache. La grenouille tigre, Hoplobatrachus tigerinus, a été importée à Madagascar par les immigrants de l'Asie du Sud-Est, ses pattes postérieures sont plus connues dans la gastronomie sous le terme de “cuisses de nymphes”.Les rainettes Les espèces malgaches les plus particulières sont celles appartenant aux genres Mantellaet Mantidactylus de la sous-famille des Mantellinés.

On raconte …
Qu’un grand feu détruisait Madagascar et que Dieu fit appel aux animaux ailés pour éradiquer les flammes ravageuses. Les perroquets, toulou, corbeau, drongo échouèrent en perdant leurs couleurs. Les chauves-souris, seuls mammifères ailés, réussirent après une longue journée d’efforts mais se reposèrent avant d’annoncer l’exploit que le drongo s’alloua en se faisant sacrer par Dieu “Roi des Animaux”. Dépités, les chauves-souris dorment depuis la tête en bas pour n’offrir que la vue de leur postérieur au tout-puissant.
Qu’en était-il ?
Le feu n’a pas brûlé les plumes des oiseaux de Madagascar mais depuis plusieurs siècles le feu brûle les forêts à une vitesse inégalable avec les phénomènes naturels d’antan lorsque la foudre était seule responsable ! Les colons venus d’Asie vinrent avec la riziculture. Les cours d’eau furent alors modifiés et il semble que l’ensemble du bassin versant occidental ait connu de profonds changements responsables de conditions plus sèches dans le sud ouest.
L’étude des fossiles et surtout des sub-fossiles a montré que de vastes zones humides ont existé dans la région de Tuléar. Sur ces lacs et marais ont par exemple vécu de grands râles aujourd’hui éteints. Bien d’autres oiseaux ont disparu de Madagascar au cours des derniers millénaires : des râles, des vanneaux, des aigles, plusieurs espèces de couas dont le Coua de Delande qui existait encore sur l’île Sainte Marie au XIXe siècle et les célèbres ratites dont les Æpyornis.
Les reptiles sont variés et hétérogènes. Si nous comparons les reptiles de Madagascar avec ceux d’Afrique, on constate l'absence de vipère, de cobra, de varan et de python. Par contre la Grande-Ile abrite les deux-tiers des caméléons du monde, qui ici sont représentés par un nombre assez élevé de formes et de couleurs.
Dans une forêt pluviale nous pouvons trouver différentes espèces du genre Calumma, qui sont les caméléons les plus adaptés à la forêt et aussi les plus sensibles au défrichement. Si les espèces de Calumma sont plus ou moins liées au milieu forestier, Furcifer est par contre composé par des espèces en général plus adaptables, vivants aussi dans des habitats altérés et dans les forêts sèches de l'ouest.
L'espèce la plus répandue, le caméléon panthère (Furcifer pardalis), vit dans plusieurs types d'habitats et peut se retrouver aussi dans les zones herbeuses. Une autre espèce, Furcifer lateralis, se rencontre même à Antananarivo. Il faut aussi citer les espèces naines du genre Brookesia, nommées « ranovary » ou « ramilaheloka » en malgache. Ces petits caméléons sont plutôt terrestres et n'ont pas une queue préhensile, comme les autres.
La grande île détient un des plus extraordinaires assemblages de curiosités botaniques et faunistiques du monde.Sur le plan botanique, quelques faits et quelques chiffres suffisent à montrer cette richesse :
- L’île possède plus de 12 000 espèces de plantes... ... dont plus de 80% sont endémiques (plus de 95% pour le sud et le sud-ouest)
- Il y a 174 espèces de palmiers dont 169 sont endémiques (alors que toute l’Afrique réunie n’en a que 60 environ !!!!). Et les spécialistes affirment que l’on n’a pas tout découvert.
- Madagascar possède entre 1000 et 1500 espèces d’orchidées (là encore, il y en a plus que pour tout le continent africain dans son ensemble) et beaucoup reste à faire chez les espèces épiphytes des grandes forêts denses humides qui restent
- Il y a 6 espèces endémiques de baobabs sur Madagascar alors qu’il n’y en a qu’une en Afrique (que l’on retrouve aussi à Madagascar) et une en Australie.
- Chez le genre Pachypodium, certaines espèces ressemblent tellement à de la pierre qu’en période de floraison, on dirait des rochers fleuris
- Madagascar possède plusieurs familles de plantes qui lui sont propres : les cas de famille de plantes propres à un seul pays sont rarissimes dans le monde. En général, les cas d’endémisme ne concernent que les espèces et non des familles entières.
Fourrés épineux typiques à l’étage sub-aride
Il n’existe pas de réelle saison des pluies, celles-ci n’étant qu’occasionnelles. La pluviométrie annuelle ne dépasse pas 500 mm en certains endroits du Sud Ouest. Si de grands arbres sont encore rencontrés par endroit comme les baobabs ou les tamariniers, la végétation forme un fourré épineux. Ce fourré est plus ou moins haut, dominé par les plus grandes espèces de la famille des Didieracées ou par des euphorbes au latex blanc, typiques du sud. Parmi les autres éléments remarquables, notons les pachypodes dont certaines espèces peuvent atteindre plusieurs mètres de haut en rappelant les baobabs, ou les kalanchoes (prononcez “Kalankoé”) dont certaines espèces sont localement appelées “grandes oreilles” pour traduire l’étrange forme des grandes feuilles épaisses. Le long des plus grands fleuves, une forêt galerie peut se développer et elle sera alors dominée par les tamariniers dont les fruits sont appréciés par le Lemur catta. Flore et faune du Sud de Madagascar sont particulières et si les Didieracées peuvent rappeler certaines plantes des déserts mexicains, le fourré épineux du sud de Madagascar est unique au monde, par sa physionomie mais aussi par les formes de vie tellement particulières qu’il abrite.Les mangroves
Si dans la plupart des endroits du globe, les océans rongent le littoral, les mangroves elles avancent sur la mer et la font “reculer”. Les mangroves sont rencontrées dans les zones tropicales de l’ensemble du globe et ses arbres les plus caractéristiques sont les palétuviers avec leurs racines échasses qui leur permettent de s’ancrer au fond et de résister au balancement des marées.
Dans l’ouest de l’océan Indien, Madagascar présente la plus grande surface de mangrove avec près de 330 000 ha dont 97 % sur la côte occidentale. Peu d’espèces d’arbres constituent la mangrove qui est un milieu difficile d’accès, encombré de pneumatophores et de racines échasses, sur un fond vaseux.

Lors de ses improbables journées de créations, alors que Dieu achevait les végétaux, il termina son œuvre par un exemplaire majestueux qui aurait été l’ancêtre du baobab. Celui-ci devint un monstre d’orgueil et pour le ramener à plus d’humilité, Dieu l’arracha pour le replanter à l’envers. De sa superbe, il aura gardé son grand tronc renflé mais ne se prolonge dorénavant dans le ciel que par ses racines.
Le Baobab fut décrit pour la première fois par un européen,Prospero Alpino, en 1592 dans De plantis Aegypti liber(Le livre des plantes d'Egypte). C'est également dans ce même livre que le nom de baobab a été employé pour la première fois sous la graphie « ba hobab » qui est devenue au 17ème siècle « baobab ». Il semble que « ba hobab » provienne du terme arabe « bu hibab » qui signifie « l’arbre aux fruits à nombreuses graines ».
Madagascar est le seul pays possédant plus d’une espèce de baobabs (famille des Bombacacées).
En effet, outre le baobab africain (Adansonia digitata), plusieurs espèces de baobabs poussent à Madagascar, surnommés Reniala (la mère de la forêt) par les populations du Sud et du Sud-Ouest, Za, Bao ou Bozy dans le Nord et le Nord-Ouest. Seul le baobab australien (Adansonia gibbosa gregorii) ne pousse pas dans le pays.
Le nom scientifique Adanson a été attribué par le botaniste Bernard de Jussieu (1699-1777) en hommage à l’explorateur Michel Adanson (1727-1806) qui a été le premier à décrire au Sénégal Adansonia digitata.
