A l'origine : le Gondwana
LA DISLOCATION DE LA PANGEE
Les plaques lithosphériques, qui formaient un continent unique appelé La Pangée, commencent à se disloquer au début du carbonifère supérieur en deux grands sous-ensembles : (Laurasia [qui regroupait les continents Europe, Asie et Amérique du Nord] au Nord et Gondwana au Sud). C'est le début du réarrangement des continents, qui donnera le visage actuel de la Terre.
LE GONDWANA
Rassemblement en un seul tenant et dans l'hémisphère Sud de continents entre le carbonifère supérieur (vers 300 millions d'années) et le jurassique inférieur (vers 200 millions d'années) et comprenant l'Inde péninsulaire, l'île de Madagascar, l'Afrique, l'Australie, l'Amérique du Sud et l'Antarctide.
Les séries géologiques du Gondwana sont caractérisées à la base par des formations glaciaires à galets striés (tillites) de la fin du carbonifère. Au permien inférieur, les glaciers disparaissent et une flore à Glossopteris (espèce fossile de fougères) avec formation de lits de charbon commence à prospérer, témoignant d'un climat humide, ainsi qu'une faune particulière de reptiles. Au permien supérieur, le climat change à nouveau et devient désertique avec l'apparition de dépôts rubéfiés.
À la question énigmatique, Malgache qui es-tu ? La réponse est délicate et complexe car le peuple malgache est issu d'immigrations successives aux origines diverses. Deux chronologies déterminent la période des premiers peuplements de l'île. La première fait débuter les occupations dès le Ve siècle avant J.C. tandis que la deuxième fixe aux VIe et VIIe siècles après J.C. les premières immigrations.
L’immigration malayo-polynésienne et indonésienne
Ces "proto-malgaches" seraient arrivés tout d'abord d'Indonésie et du sud-est asiatique et auraient abordé Madagascar par l'ouest et le nord-ouest. D'après une hypothèse, certaines de ces populations se seraient d'abord établies dans l'archipel des Comores avant de gagner la Grande- Ile. La tradition orale place les "Vazimba" comme les premiers habitants de l'île. (Ils pourraient donc être ces premiers immigrants). A. Grandidier a pu en 1869 voir les derniers vestiges de cette société Vazimba dans les gorges du Manambolo (ouest de Madagascar) et déclare : "Il résulte de tout ce que j'ai vu et appris que par leurs mœurs, par leur langue et par leurs traditions, les Vazimba se rattachent à la grande famille malgache dont l'origine indonésienne me semble démontrée" (dans Revue, notes, reconnaissances et explorations tome V, 2e sem. 1903, p.101, Tananarive. Imp. officielle). "En réalité, il n'y a lieu de faire aucune distinction ethnique entre les Merina et les Vazimba. Dans la plupart des cas, ceux qu'on appelle Vazimba sont simplement les plus lointains ancêtres du clan établi dans le pays" (d'après C. Renel "Ancêtres et Dieux" Bulletin de l'Académie Malgache 1920, 1921, P 41.) "Dia olona hiany tahak izoa olona izoa". C’étaient des gens comme ceux d'aujourd'hui. D'après. "Tantara ny Andriana eto Madagasikara" trad. orales malgaches recueillies par R.P. Callet - 1908. Tananarive. Ces populations Vazimba furent d'ailleurs combattues et absorbées par des vagues plus récentes d'immigrants Indonésiens qui occupèrent les plateaux centraux de l'île.Les XVIIe et XVIIIe siècle
A cette époque le pays compte déjà de nombreux royaumes indépendants. On trouve au sud-est, les ethnies aux origines arabo-islamiques (Antambahoaka, Antemoro, Antanosy et Antesaka). Les peuplades essentiellement pastorales, comme les Bara, les Mahafaly, Antandroy et autres Masikoro se partagent les vastes territoires du sud de l'île. À l'ouest s'étendent les immenses royaumes Sakalava du Menabe et celui du Boina, plus récent (XVIIIe siècle). Sur la côte orientale, les Betsimisaraka assoient leur autorité, alors que sur les Hautes Terres, les royaumes Betsileo mais surtout Merina étendent leur domination. La traite des esclaves favorise alors une politique d'expansion territoriale et profite à ceux qui disposent d'armes à feu. Ainsi, l'hégémonie Sakalava s'explique par le contrôle des principaux postes de traite de la côte ouest avec l'appui des commerçants Antaloatra. Le royaume Sakalava s'affaiblira à la fin du XIXe siècle en raison de querelles de succession et d'un handicap lié à l'immensité des territoires occupés par une population dispersée et nomade.Alors que certains Européens se disent menacés par l'insécurité, la France décide de lancer en 1895 un corps expéditionnaire jusqu'à Tananarive. Cette campagne débouche sur le traité du 1er octobre 1895 qui confirme le "protectorat" de la France. La monarchie n'est pas encore supprimée, mais le traité lui enlève tout pouvoir au profit du Résident Général. La loi du 6 août 1896 stipule : "Est déclarée colonie française l'île de Madagascar avec les îles qui en dépendent". La royauté est abolie le 28 février 1897. La Reine Ranavalona III est déposée puis exilée à Alger. Les débuts de la colonisation française sont marqués par un homme qui a jeté les bases d'une politique vigoureuse dont les fins sont principalement économiques.
Cet homme s'appelle Joseph Simon Gallieni (photo Wikipedia), devenu Gouverneur Général de Madagascar, il exercera tous les pouvoirs entre septembre 1896 et mai 1905. On peut résumer quelques actions marquantes de sa politique. "Pacification" de l'île entière et étendue de l'institution traditionnelle Merina du "Fokon'olona", démontage de l'oligarchie locale et l'abolition des privilèges des "grands". Élimination de la concurrence étrangère en matière de commerce. Réalisations importantes et durables dans les domaines de la communication (axes routiers, chemins de fer, équipements portuaires, réseau télégraphique). Fondation de l'école de médecine en 1897, et de l'Assistance Médicale Indigène œuvrant dans les provinces. Développement d'une école laïque qui axe plutôt son enseignement vers les domaines techniques afin de former des ouvriers ou des fonctionnaires. Par ailleurs, les Malgaches deviennent dès 1896 "sujets Français" mais non-citoyens, n'ayant donc aucun droit politique.
La première république sera présidée par Philibert Tsiranana (photo Jeune Afrique) de 1960 à 1972. Sa politique concilia une idéologie sociale-démocrate et une économie libérale. Les moyens de production resteront sous la tutelle du secteur privé. Le multipartisme ne sera jamais remis en question. Pourtant en 1970, face à une stagnation du développement, la contestation gagne certaines régions du pays. Un soulèvement dans le sud est sévèrement réprimé en 1971. Puis un mouvement étudiant entraîne la chute du pouvoir. Les années 1972 - 1975 marqueront elles, la transition vers le socialisme révolutionnaire et le nationalisme dont la "malgachisation" est le fer de lance. C'est en décembre 1975 que Didier Ratsiraka, alors candidat unique est élu Président de la République. Une nouvelle constitution ouvre la voie à la II ème République. Les principaux axes de la politique suivie par Ratsiraka et l'AREMA (parti présidentiel) à cette époque, peuvent se résumer par une politique étrangère privilégiant les relations avec les pays du "bloc de l'Est" (U.R.S.S., Corée du Nord…) et la nationalisation des principaux secteurs de l'économie (banques, assurances, industries) qui est également un des faits marquants de la 2 ème République. Le 27 mars 1993, Albert Zafy, élu démocratiquement, est devenu le 3ème Président de la République Malgache. Le 6 Août 1993 marque la fin de la transition et l’avènement de la III ème République reposant sur une nouvelle constitution.
L'origine complexe du peuple Malgache a créé des coutumes diverses et particulières. En dépit des nombreuses configurations ethniques et des notions de clans, le pays véhicule un même langage et la croyance à la puissance des ancêtres défunts est répandue à travers toute l'île.
Bien que la croyance traditionnelle manifeste l'existence d'un seul Dieu, omniprésent et omnipotent portant le nom d'« Andriamanitra » (Le Seigneur Parfumé) ou celui d'« Andriananahary » (Le Seigneur Créateur), c'est plutôt vers les ancêtres divinisés ou « Razana » que se portera son culte.
Le culte des ancêtres est une célébration de la « science de la vie », car les défunts sont porteurs de pouvoir et sont défenseurs de la vie sur terre, matérielle autant que spirituelle. Chaque ancêtre garde son individualité et ses attaches familiales. Son pouvoir est révélé à travers des « ordres sacrés » qui dictent l'organisation politique, culturelle, médicale de la famille ou de la communauté.
La croyance considère que certains sinistres comme les accidents, les maladies sont les conséquences d'un manquement au culte des ancêtres. C'est une justice infligée par ceux-ci pour avoir violé un « fady » (tabou), par exemple. À chaque grande occasion marquant la vie (construction d'une maison ou d'une pirogue, d'un mariage, etc) « Razana » sera consulté, invoqué.
Des animaux (poulets, zébus) ou des aliments (rhum, miel, etc.) seront alors offerts en sacrifice ou en libations. Pour citer à quel point cette pratique est ancrée profondément dans toutes les strates sociales ; le vol inaugural d'un Boeing 747 de la compagnie nationale Air Madagascar, en 1979, a donné lieu à un sacrifice de zébus, afin d'assurer longue vie à l'appareil ainsi qu'à ses passagers.
L'origine complexe du peuple Malgache a créé des coutumes diverses et particulières. En dépit des nombreuses configurations ethniques et des notions de clans, le pays véhicule un même langage et la croyance à la puissance des ancêtres défunts est répandue à travers toute l'île.
Existant depuis le 16ème siècle, le Ringa fait partie du sport traditionnel malgache pratiqué dans le sud, c’est une forme lutte qui se pratique essentiellement lors des fêtes coutumières (circoncision, exhumation…) ou durant les jours de marchés aux zébus.
C’est le moment où les jeunes hommes tentent de prouver leur virilité face aux jeunes filles, et en d’autres termes de montrer leur de capacité de prise de responsabilité. Séduire et convaincre sont le but de ce sport traditionnel mais aussi évacuer la frustration et l’agressivité dans le système de « parenté à plaisanterie » (ziva) où les différents clans qui composent la communauté villageoise ont convenu d’un pacte de non-agression. La joute met deux combattants, les « fagnorolahy » ou « kidabolahy » face à face, torses nus.
C’est un combat à mains nues, le but du jeu étant de projeter son adversaire au sol, sans lui porter de coup, mais par une brève série de prises dont le secret se transmet de père en fils. Moins brutale que la boxe, c’est un sport qui requiert ruse, agilité, rapidité et souplesse, une autre façon d’éduquer les jeunes gens. Enfin, c’est aussi une façon de se défendre contre les voleurs de zébu, ou de s’accaparer le zébu des autres qui est le symbole de puissance et de richesse. Cette pratique de lutte s’est ensuite propagée dans les îles de l’Océan Indien, mais sous des formes différentes.
Dans l’ouest et dans le nord de Madagascar, en pays Sakalava, la variante du Ringa est le Moraingy, et les combats ont lieu de façon régulière. Ils mettent en évidence des valeurs malgaches telles que la notion de Fihavanana, c’est-à-dire l’affection, les liens de parenté et la solidarité, toujours dans le but d’évacuer les pulsions négatives. Les assauts sont de courte durée. Il est plus question de courage et de respect de l’adversaire que de violence.
A l’heure actuelle, le règlement est simple : tous les coups sont permis sauf ceux portés aux yeux, à la gorge et sous la ceinture. Enfin non seulement le Moraingy sert d’éducation pour apprendre la discipline mais forge les caractères à affronter les difficultés de la vie.
La musique est une des composantes essentielles de la culture et de l'expression populaire malgache. Elle est omniprésente, que ce soit à l'occasion de fêtes familiales ou communautaires (mariages, bals populaires) ou bien lors des cérémonies religieuses et traditionnelles (messes, exhumation, « tromba », circoncision).
La musique prolonge la vie sociale et culturelle de la communauté. Ainsi dans le Sud-ouest de l'île, les villageois se regroupent et improvisent sur des instruments locaux tels le Marovany (xylophone malgache), l'Antranatrana ou le Korintsana (percussion). Ce dernier donne le tempo et symbolise la vie et le temps qui passe. Sur cette base, les chants seront alors improvisés. Sur les Hautes Terres, les « Hira Gasy » sont des chansons traditionnelles basées sur la morale, reprenant des proverbes, accompagnées d'instruments à vent et d'une sorte de tambour, l'Aponga qui donne la cadence.
En pleine brousse, nous pouvons être surpris de découvrir des instruments de musique, copies de guitares électriques, taillées dans des bois locaux et utilisant pour toute corde du fil de pêche en nylon ! Les mécanismes sont, eux, fabriqués avec des bouts de ferraille de récupération.
Le tout produisant des sons justes !! En pays Sakalava, les séances de « Tromba » où l'on invoque les ancêtres défunts, se pratiquent en accord avec des chants d'appel accompagnés d'une mélodie à l'accordéon et de rythmes saccadés par les battements des mains des assistants. Toujourds en pays Sakalava, le « kilalaka » est très populaire : c’est à la fois une musique et une danse très rythmée pratiquée par les « dahalo » (voleurs de zébus) pour brouiller leurs traces.
Que ce soient les objets usuels de la vie de tous les jours, mais aussi les jeux, les instruments de musique ou les objets ornementaux à caractère sacré ou artistique, l'artisanat malgache est riche en matières naturelles...
La faculté de tirer partie de son environnement y a engendré une multitude d'objets aux formes et aux couleurs originales. Aujourd'hui le phénomène mondial du retour à la nature et aux matériaux authentiques place Madagascar parmi les pays à fort potentiel artisanal.
Le papier « Antemoro »
Procédé séculaire inventé par les premiers migrants arabes pour retranscrire le Coran fortement endommagé par la traversée en mer lors de leur migration, et actuellement l’un des fleurons de l’artisanat malgache, le papier Antemoro est redécouvert au début du siècle par Pierre Mathieu qui avait créé une entreprise à Ambalavao, toujours en fonctionnement. Le papier est fabriqué à partir de la pâte d’un mûrier sauvage appelé Avoha, de son nom scientifique Bosqueia danguyana, qui pousse dans tout le corridor forestier formant la façade orientale de Madagascar. Entièrement réalisé à la main et séché « au clair de lune », le papier est de couleur blanc écru. Relativement épais et granuleux, on y incruste parfois des fleurs séchées très décoratives. Son utilisation couvre la reliure, les papiers à lettres, enveloppes, les abats jours, la tapisserie.Le Fanorona (prononcer Fanourne) est un jeu de société combinatoire abstrait indigène à Madagascar (source : Wikipédia).On dit qu’il est typiquement malgache, attribué à l'imagination fertile du prince Andriantompokoindrindra(vers 1600) d’Ambohimalaza.
Toutefois, le diagramme du fanorona présentant des similitudes avec celui du jeu de l'Alquerque tendrait à rendre plus probable l'hypothèse d'un jeu apporté vers 1300 après JC par les marchands arabes sur l'île, puis transformé par ses habitants. Le diagramme du fanorona ressemble en effet à une juxtaposition de 2 diagrammes de l'Alquerque.
L’Alquerque est originaire de l’Egypte antique (1000 avant JC), pratiqué dans tout le Moyen-Orient. Il est arrivé en Europe par la péninsule ibérique et a donné naissance au jeu de dames.
Plusieurs diagrammes taillés à même le roc ont été retrouvés dans la région d'Antananarivo, notamment celui d'Alasora, l'un des plus anciens (entre 1500 et 1600) et à Ambohimanga.
Le fanorona est un jeu d'initiation à la stratégie de guerre et selon les croyances ancestrales, un moyen de divination ou d'augure : le vainqueur d'une partie saurait exercer le pouvoir ou réussirait dans sa future entreprise, le vaincu obtenant par la même un présage d'échec.
Comme dans l’Alquerque, le gagnant est celui qui capture tous les pions de l'adversaire ou les empêche de se déplacer.
Sport traditionnel Betsileo né dans l’Amoron’i Mania (Ambositra), le Savika est une espèce de corrida qui consiste à lutter à mains nues contre un zébu, en s’agrippant à la bosse ou aux cornes de l’animal. Le but n’est pas de blesser ni de tuer l’animal, mais de prouver sa propre force.
C’est un rite... ... que doit passer avec succès un jeune homme pour qu’il soit accepté en tant qu’homme responsable au sein de la communauté.
La technique du savika se transmet de père en fils. Le zébu tient une place symbolique dans la société rurale malgache ; il est de tous les évènements : funérailles, « famadihana » (exhumation) et autres rituels traditionnels. Il est également le compagnon essentiel durant les travaux des champs : piétinement des rizières, traction des charrues et araires… Le père de famille confie à son fils le soin de garder le troupeau, il doit observer le comportement de chaque animal et apprendre à le connaître. Le jour où il doit passer au savika, il doit prouver qu’il est un devenu un homme, et en tant que tel apte à prendre ses responsabilités au sein de la famille et de la communauté.
Actuellement, le savika se popularise et est une des attractions principales lors des festivités de Pâques et de Pentecôte.
- Le Ranon’ampango ou Ranovola
C'est « l'eau de riz » produite en faisant bouillir de l'eau avec le reste du riz brûlé et collé au fond de la marmite. Efficace contre les problèmes de déshydratation et contre les diarrhées. C'est un bon moyen de boire une eau rendue salubre.
Dans la plupart des villages de la côte, on trouve ce qu'on appelle du « Trembo » qui est en fait du vin de palme. Sa fabrication est tout à fait simple puisqu'il s'agit de recueillir un liquide, à partir des jeunes fruits des cocotiers et de le laisser fermenter. Il faut s'habituer à l'odeur de fermentation et à l'alcoolémie qui augmentent très rapidement avec la chaleur !
- Le Toaka Gasy
« Toaka gasy » signifie alcool malgache c'est-à-dire un alcool de fabrication locale et artisanale. Ce « tord-boyaux » est souvent distillé clandestinement en brousse à partir de composants divers mais surtout à partir de la canne à sucre. Seule différence avec l’alcool de canne que nous connaissons : les paysans ne maîtrisent pas le pourcentage d’alcool contenu dans la boisson : un litre de ce breuvage peut atteindre jusqu’à près de 75% d’alcool pur (75°), ce qui peut être très dangereux pour le consommateur non averti.
- Le Betsabetsa
Vin de palme produit essentiellement sur la côte Est à partir des fruits et de l’écorce. On en trouve dans la plupart des petites épiceries de brousse.
Le riz : l'aliment de base
Lorsqu'on évoque la cuisine malgache, il est impossible de ne pas citer en premier lieu son élément de base : le riz. Cette céréale est l'essence même de chaque plat dont les accompagnements, plus ou moins étoffés, gravitent autour. Le « vary » marque son empreinte au plus profond de la société malgache.
Tout d'abord, à travers le paysage où près de 3/4 des terres cultivées sont occupées par des rizières. Puis avec le travail, les fêtes, les repas, il rythme chaque jour. Le Malgache détiendrait le record du monde en matière de consommation de riz ! Il en consommerait près de 135 kg par an.
Quelques plats typiques
- Le Romazava On peut dire que c'est le plat typique malgache. Romazava signifie « bouillon clair ». C'est en fait un bouillon composé de quelques verdures appelées « brèdes » et parfois d'un peu de viande qui forment l'accompagnement d'une grosse assiette de riz. Dans les restaurants, le Romazava est plus ou moins amélioré et agrémenté de viande de poulet ou de porc. - Le Ravintoto C'est un plat à base de feuilles de manioc pilées, de morceaux de viande (zébu ou porc) et quelquefois mélangé à du lait de noix de coco (sur la côte). Les malgaches le préfèrent surtout avec de la viande de porc bien grasse (attention au cholestérol !) Les légumes accompagnent aussi le riz dans l’alimentation des malgaches. Pommes de terre, carottes, betteraves, choux, haricots… poussent à profusion sur les hautes terres centrales. Maïs, manioc, patates douces, ignames servent de compléments alimentaires durant la période de « soudure » (pendant l’hiver austral) où la culture de riz s’arrête.On ne peut pas parler de Madagascar sans parler des lémuriens : ensemble de mammifères primates constituant un sous-ordre, également appelés prosimiens, se situant entre les mammifères insectivores et les singes. La plupart, comme les lémurs et l’aye-aye, vivent exclusivement à Madagascar, mais d’autres espèces se rencontrent également dans certaines forêts tropicales africaines (c’est le cas des galagos) ou asiatiques (pour les tarsiers ou les loris).
Les invertébrés (animaux sans vertèbres) représentent environ 95% de toutes les espèces animales présentes sur la Terre. A partir de la séparation du Gondwana, un nombre incroyable d’invertébrés ont évolués à Madagascar.
Aujourd’hui personne ne connaît vraiment leur nombre, mais celui-ci serait supérieur à 100 000.
Cette petite section ne propose donc qu’un aperçu des formes aussi bizarres que merveilleuses que l’on trouve à Madagascar.
Un observateur rencontrera un grand nombre de ces animaux dans les forêts malgaches. C’est toujours utile de chercher au dessous des pierres et troncs pourris (en faisant quand-même attention aux scorpions et aux scolopandres), regardant avec attention dans les feuilles et sur les troncs, surtout pour chercher les insectes mimétiques. Les phasmes se confondent aux petites branches et aux mousses.
Dans les forêts pluviales de l’Est, on peut citer la présence de millepattes ou iules qui sont très colorés (jaunes, rouges), caractère qui indique que ces invertébrés sont toxiques pour de potentiels prédateurs. Les scorpions comptent parmi les rares animaux dangereux pour l’homme (rarement mortels). Ils sont actifs surtout la nuit alors que le jour ils restent cachés au dessous des pierres et dans les anfractuosités du sol. Les espèces les plus communes appartiennent au genre Grosphus.
Dans les forêts pluviales de l’Est, on peut citer la présence de millepattes ou iules qui sont très colorés (jaunes, rouges), caractère qui indique que ces invertébrés sont toxiques pour de potentiels prédateurs. Les scorpions comptent parmi les rares animaux dangereux pour l’homme (rarement mortels). Ils sont actifs surtout la nuit alors que le jour ils restent cachés au dessous des pierres et dans les anfractuosités du sol. Les espèces les plus communes appartiennent au genre Grosphus.
Les amphibiens malgaches sont représentés uniquement par les grenouilles qui font partie de l’ordre des Anura (“sans queue”). Il n’y a donc ni triton, ni salamandre (ordre Urodela, typique de l’ Hémisphère Nord).
Les grenouilles malgaches se sont diversifiées depuis la séparation de Madagascar du continent “Gondwana” puisque l’on recense aujourd’hui plus de 170 espèces différentes.
Seulement trois familles de grenouilles vivent à Madagascar :
- Les Ranidés
- Les Microhylidés
- Les Hyperoliidés, dont 99% des espèces sont endémiques.Les grenouilles Les Ranidés sont représentés par trois sous-familles : les Raninés, les Mantellinés et les Rhacophorinés. Les Raninés sont constitués par l'espèce Ptychadena mascareniensis, qui, par sa morphologie et son comportement, s’apparente aux grenouilles de l’ Hémisphère Nord. Laliostoma labrosum est une espèce du Sud et de l’Ouest malgache. La grenouille tigre, Hoplobatrachus tigerinus, a été importée à Madagascar par les immigrants de l'Asie du Sud-Est, ses pattes postérieures sont plus connues dans la gastronomie sous le terme de “cuisses de nymphes”.Les rainettes Les espèces malgaches les plus particulières sont celles appartenant aux genres Mantellaet Mantidactylus de la sous-famille des Mantellinés.
A part les lémuriens, Madagascar abrite une faune assez particulière de mammifères. Avant tout, il faut remarquer l'absence des grands herbivores africains et des grands prédateurs tels que les Félidés. Les zébus sont d’origine africaine ainsi que les potamochères. Parmi les petits mammifères, on peut citer les insectivores appartenants à la famille des tenrecs (Tenrecidés).
Les petites musaraignes du genre Microgale et les tenrecs du riz (Oryzorictes) sont parmi les plus petits mammifères placentaires, et il faut remarquer qu’ils ont une reproduction assez particulière, avec un nombre de petits très élevé. En plus leur maturité sexuelle peut être effective parfois dès l’âge de 2-3 mois. Les espèces du genre Microgale et Oryzorictes vivent surtout dans les forêts de l'Est, où il s'alimentent de petits invertébrés terrestres ou de petits vertébrés. Les espèces plus grandes de la famille des Tenrecidés sont dotés d’épines et elles ressemblent aux hérissons européens, Cette similitude est surtout évidente avec Setifer setosus qui est pratiquement une “photocopie” du hérisson d'Europe, bien qu’ils appartiennent à des familles totalement différentes. Hemicentetes semispinosus, dénommée “tsora” est, quand à elle, une espèce partiellement diurne, et il est facile de l’observer dans les herbes aux alentours de Maroantsetra, au nord-est de Madagascar. Une espèce similaire, H. nigriceps, est par contre typique des massifs montagneux, tel que l'Andringitra.
En ce qui concerne les rongeurs, Madagascar possède des espèces intéressantes, qui appartiennent à la sous-famille des Nesomyinés. Quelques 20 espèces ont été recensées. Le plus connu des rongeurs malgaches est sans doute le rat sauteur, Hypogeomys antimena, qui a comme aire de distribution une petite parcelle de forêt sèche de l'Ouest, à proximité de la ville de Morondava.
Cet animal a la taille d'un lapin. D'après des hypothèses récentes, il semble que cette pauvreté d'espèces soit dûe à la présence des mammifères insectivores, qui auraient déjà occupé des niches écologiques similaires. Les autres espèces de rongeurs sont difficilement visibles. Le plus facile à être détecté est le rat rouge de forêt, Nesomys rufus, et les espèces arboricoles du genre Eliurus (8 espèces actuellement connues).
On raconte …
Qu’un grand feu détruisait Madagascar et que Dieu fit appel aux animaux ailés pour éradiquer les flammes ravageuses. Les perroquets, toulou, corbeau, drongo échouèrent en perdant leurs couleurs. Les chauves-souris, seuls mammifères ailés, réussirent après une longue journée d’efforts mais se reposèrent avant d’annoncer l’exploit que le drongo s’alloua en se faisant sacrer par Dieu “Roi des Animaux”. Dépités, les chauves-souris dorment depuis la tête en bas pour n’offrir que la vue de leur postérieur au tout-puissant.
Qu’en était-il ?
Le feu n’a pas brûlé les plumes des oiseaux de Madagascar mais depuis plusieurs siècles le feu brûle les forêts à une vitesse inégalable avec les phénomènes naturels d’antan lorsque la foudre était seule responsable ! Les colons venus d’Asie vinrent avec la riziculture. Les cours d’eau furent alors modifiés et il semble que l’ensemble du bassin versant occidental ait connu de profonds changements responsables de conditions plus sèches dans le sud ouest.
L’étude des fossiles et surtout des sub-fossiles a montré que de vastes zones humides ont existé dans la région de Tuléar. Sur ces lacs et marais ont par exemple vécu de grands râles aujourd’hui éteints. Bien d’autres oiseaux ont disparu de Madagascar au cours des derniers millénaires : des râles, des vanneaux, des aigles, plusieurs espèces de couas dont le Coua de Delande qui existait encore sur l’île Sainte Marie au XIXe siècle et les célèbres ratites dont les Æpyornis.
Les reptiles sont variés et hétérogènes. Si nous comparons les reptiles de Madagascar avec ceux d’Afrique, on constate l'absence de vipère, de cobra, de varan et de python. Par contre la Grande-Ile abrite les deux-tiers des caméléons du monde, qui ici sont représentés par un nombre assez élevé de formes et de couleurs.
Dans une forêt pluviale nous pouvons trouver différentes espèces du genre Calumma, qui sont les caméléons les plus adaptés à la forêt et aussi les plus sensibles au défrichement. Si les espèces de Calumma sont plus ou moins liées au milieu forestier, Furcifer est par contre composé par des espèces en général plus adaptables, vivants aussi dans des habitats altérés et dans les forêts sèches de l'ouest.
L'espèce la plus répandue, le caméléon panthère (Furcifer pardalis), vit dans plusieurs types d'habitats et peut se retrouver aussi dans les zones herbeuses. Une autre espèce, Furcifer lateralis, se rencontre même à Antananarivo. Il faut aussi citer les espèces naines du genre Brookesia, nommées « ranovary » ou « ramilaheloka » en malgache. Ces petits caméléons sont plutôt terrestres et n'ont pas une queue préhensile, comme les autres.
La grande île détient un des plus extraordinaires assemblages de curiosités botaniques et faunistiques du monde.Sur le plan botanique, quelques faits et quelques chiffres suffisent à montrer cette richesse :
- L’île possède plus de 12 000 espèces de plantes... ... dont plus de 80% sont endémiques (plus de 95% pour le sud et le sud-ouest)
- Il y a 174 espèces de palmiers dont 169 sont endémiques (alors que toute l’Afrique réunie n’en a que 60 environ !!!!). Et les spécialistes affirment que l’on n’a pas tout découvert.
- Madagascar possède entre 1000 et 1500 espèces d’orchidées (là encore, il y en a plus que pour tout le continent africain dans son ensemble) et beaucoup reste à faire chez les espèces épiphytes des grandes forêts denses humides qui restent
- Il y a 6 espèces endémiques de baobabs sur Madagascar alors qu’il n’y en a qu’une en Afrique (que l’on retrouve aussi à Madagascar) et une en Australie.
- Chez le genre Pachypodium, certaines espèces ressemblent tellement à de la pierre qu’en période de floraison, on dirait des rochers fleuris
- Madagascar possède plusieurs familles de plantes qui lui sont propres : les cas de famille de plantes propres à un seul pays sont rarissimes dans le monde. En général, les cas d’endémisme ne concernent que les espèces et non des familles entières.
Fourrés épineux typiques à l’étage sub-aride
Il n’existe pas de réelle saison des pluies, celles-ci n’étant qu’occasionnelles. La pluviométrie annuelle ne dépasse pas 500 mm en certains endroits du Sud Ouest. Si de grands arbres sont encore rencontrés par endroit comme les baobabs ou les tamariniers, la végétation forme un fourré épineux. Ce fourré est plus ou moins haut, dominé par les plus grandes espèces de la famille des Didieracées ou par des euphorbes au latex blanc, typiques du sud. Parmi les autres éléments remarquables, notons les pachypodes dont certaines espèces peuvent atteindre plusieurs mètres de haut en rappelant les baobabs, ou les kalanchoes (prononcez “Kalankoé”) dont certaines espèces sont localement appelées “grandes oreilles” pour traduire l’étrange forme des grandes feuilles épaisses. Le long des plus grands fleuves, une forêt galerie peut se développer et elle sera alors dominée par les tamariniers dont les fruits sont appréciés par le Lemur catta. Flore et faune du Sud de Madagascar sont particulières et si les Didieracées peuvent rappeler certaines plantes des déserts mexicains, le fourré épineux du sud de Madagascar est unique au monde, par sa physionomie mais aussi par les formes de vie tellement particulières qu’il abrite.Les mangroves
Si dans la plupart des endroits du globe, les océans rongent le littoral, les mangroves elles avancent sur la mer et la font “reculer”. Les mangroves sont rencontrées dans les zones tropicales de l’ensemble du globe et ses arbres les plus caractéristiques sont les palétuviers avec leurs racines échasses qui leur permettent de s’ancrer au fond et de résister au balancement des marées.
Dans l’ouest de l’océan Indien, Madagascar présente la plus grande surface de mangrove avec près de 330 000 ha dont 97 % sur la côte occidentale. Peu d’espèces d’arbres constituent la mangrove qui est un milieu difficile d’accès, encombré de pneumatophores et de racines échasses, sur un fond vaseux.
Lors de ses improbables journées de créations, alors que Dieu achevait les végétaux, il termina son œuvre par un exemplaire majestueux qui aurait été l’ancêtre du baobab. Celui-ci devint un monstre d’orgueil et pour le ramener à plus d’humilité, Dieu l’arracha pour le replanter à l’envers. De sa superbe, il aura gardé son grand tronc renflé mais ne se prolonge dorénavant dans le ciel que par ses racines.
Le Baobab fut décrit pour la première fois par un européen,Prospero Alpino, en 1592 dans De plantis Aegypti liber(Le livre des plantes d'Egypte). C'est également dans ce même livre que le nom de baobab a été employé pour la première fois sous la graphie « ba hobab » qui est devenue au 17ème siècle « baobab ». Il semble que « ba hobab » provienne du terme arabe « bu hibab » qui signifie « l’arbre aux fruits à nombreuses graines ». Madagascar est le seul pays possédant plus d’une espèce de baobabs (famille des Bombacacées). En effet, outre le baobab africain (Adansonia digitata), plusieurs espèces de baobabs poussent à Madagascar, surnommés Reniala (la mère de la forêt) par les populations du Sud et du Sud-Ouest, Za, Bao ou Bozy dans le Nord et le Nord-Ouest. Seul le baobab australien (Adansonia gibbosa gregorii) ne pousse pas dans le pays. Le nom scientifique Adanson a été attribué par le botaniste Bernard de Jussieu (1699-1777) en hommage à l’explorateur Michel Adanson (1727-1806) qui a été le premier à décrire au Sénégal Adansonia digitata.
Le Baobab fut décrit pour la première fois par un européen,Prospero Alpino, en 1592 dans De plantis Aegypti liber(Le livre des plantes d'Egypte). C'est également dans ce même livre que le nom de baobab a été employé pour la première fois sous la graphie « ba hobab » qui est devenue au 17ème siècle « baobab ». Il semble que « ba hobab » provienne du terme arabe « bu hibab » qui signifie « l’arbre aux fruits à nombreuses graines ». Madagascar est le seul pays possédant plus d’une espèce de baobabs (famille des Bombacacées). En effet, outre le baobab africain (Adansonia digitata), plusieurs espèces de baobabs poussent à Madagascar, surnommés Reniala (la mère de la forêt) par les populations du Sud et du Sud-Ouest, Za, Bao ou Bozy dans le Nord et le Nord-Ouest. Seul le baobab australien (Adansonia gibbosa gregorii) ne pousse pas dans le pays. Le nom scientifique Adanson a été attribué par le botaniste Bernard de Jussieu (1699-1777) en hommage à l’explorateur Michel Adanson (1727-1806) qui a été le premier à décrire au Sénégal Adansonia digitata.