Existant depuis le 16ème siècle, le Ringa fait partie du sport traditionnel malgache pratiqué dans le sud, c’est une forme lutte qui se pratique essentiellement lors des fêtes coutumières (circoncision, exhumation…) ou durant les jours de marchés aux zébus.
C’est le moment où les jeunes hommes tentent de prouver leur virilité face aux jeunes filles, et en d’autres termes de montrer leur de capacité de prise de responsabilité. Séduire et convaincre sont le but de ce sport traditionnel mais aussi évacuer la frustration et l’agressivité dans le système de « parenté à plaisanterie » (ziva) où les différents clans qui composent la communauté villageoise ont convenu d’un pacte de non-agression. La joute met deux combattants, les « fagnorolahy » ou « kidabolahy » face à face, torses nus.
C’est un combat à mains nues, le but du jeu étant de projeter son adversaire au sol, sans lui porter de coup, mais par une brève série de prises dont le secret se transmet de père en fils. Moins brutale que la boxe, c’est un sport qui requiert ruse, agilité, rapidité et souplesse, une autre façon d’éduquer les jeunes gens. Enfin, c’est aussi une façon de se défendre contre les voleurs de zébu, ou de s’accaparer le zébu des autres qui est le symbole de puissance et de richesse. Cette pratique de lutte s’est ensuite propagée dans les îles de l’Océan Indien, mais sous des formes différentes.
Dans l’ouest et dans le nord de Madagascar, en pays Sakalava, la variante du Ringa est le Moraingy, et les combats ont lieu de façon régulière. Ils mettent en évidence des valeurs malgaches telles que la notion de Fihavanana, c’est-à-dire l’affection, les liens de parenté et la solidarité, toujours dans le but d’évacuer les pulsions négatives. Les assauts sont de courte durée. Il est plus question de courage et de respect de l’adversaire que de violence.
A l’heure actuelle, le règlement est simple : tous les coups sont permis sauf ceux portés aux yeux, à la gorge et sous la ceinture. Enfin non seulement le Moraingy sert d’éducation pour apprendre la discipline mais forge les caractères à affronter les difficultés de la vie.
Le Diamanga, sport traditionnel des hautes terres. En Imerina, il existait un style spécifique nommé « diamanga » ou « daka » signifiant coup de pied. Durant l’époque royale, le « diamanga » était pratiqué dans un lieu appelé « lembalemba » (une arène) et était basé sur l’observation de divers mouvements d’animaux qui, pour se défendre, ruaient en donnant des coups de pieds, plus particulièrement, ceux du zébu.
Requérant une très grande vigilance et de l’agilité face à l’adversaire, la valeur éducative du diamanga réside dans sa capacité à transmettre au combattant une maîtrise de la force intérieure et une capacité à réagir très vite. « Ny hery tsy mahaleo ny fanahy » disait le Roi Andrianampoinimerina (La force ne peut vaincre l’esprit).